Décembre 2015 : mois de renforcement de capacités des acteurs Amahoro
Avec le soutien Financier de Messenger of Peace (MoP), la Dynamique Amahoro Amani des
Scouts et des Guides des Grands Lacs (DSGGL) a consacré le mois de décembre 2015 aux
activités de renforcement de capacités des Médiateurs Communautaires et de leurs
Formateurs. Dans toutes les huit associations membres de la Dynamique, les formations
étaient assurées par les formateurs scouts et guides des associations respectives, formateurs
qui avaient participé à la session de transfert des compétences organisée par la DSGGL au
mois de juillet 2015.
Les formateurs ont travaillé spécifiquement à :
* Expliquer la procédure d’identification et d’exécution des activités - types des clubs de
paix ;
* Capacité les FMC et les MC sur les techniques de résolution pacifique des conflits
*Permettre un échange d’expérience entre les acteurs sur les pratiques valorisantes des
clubs de paix.
Pour y arriver, six thèmes étaient systématiquement développés au cours des formations :
1) Historique, Vision, Mission, organigramme de la DSGGL (un rappel bénéfique aux
nouveaux FMC et MC)
2) Méthodologie de travail d’un club de paix
3) Les activités - types d’un club de paix
4) Transformation et techniques de résolution des conflits
5) Gestion des activités d’un club de paix
6) Communication des expériences réussies et rapportage des activités
Au total 843 acteurs dont 534 garçons et 309 filles ont été formés.
Nous vous partageons ici les principaux résultats de ces activités
1. L’amélioration du niveau des compétences requises aux tâches des FMC et MC:
Au début comme à la fin de la formation, les participants devaient répondre à un
questionnaire (Pré & Post test). Le test a permis aux formateurs de déterminer les axes de
soutien aux Médiateurs communautaires et leurs Formateurs au cours et après les formations.
Après correction des deux tests (pré & post – test), la progression réalisée par les bénéficiaires
de la formation a été assurée avec une moyenne de 87 %.
2. Engagement des MC et FMC à s’atteler aux activités qui répondent à la mission de
la DSGGL et à les publier
Dans des échanges qui suivaient systématiquement le module sur les activités - types d’un
club de paix, les participants, surtout les nouveaux MC ont avoué qu’ils menaient souvent des
actions sans bien analyser un conflit auquel ils veullent intervenir et apporter solution
durable. L’idée de mesure d’impact d’une action posée était rarement évoquée dans certains
clubs.
A la fin de la formation chaque MC s’est engagé à réaliser et à rapporter trimestriellement, au
moins deux actions de résolution de conflits menées au sein de sa communauté.
3. Mutualisation des expériences entre acteurs Amahoro - Amani
Les uns et les autres se sont partagé les joies et les peines déjà vécues dans les clubs.
L’apparent impossible chez les uns a été démontré possible chez les autres. Les facteurs
d’échec et de réussite des activités des clubs ont été élucidés. Les stratégies de contournement
ont été discutées.
4. Renforcement des structures d’appui aux clubs de paix
Dans certaines associations comme l’ASR, l’AGB, et autres, les responsables des associations
ont désigné des responsables du niveau intermédiaires (« points focaux ») qui se sont joints Ã
la formation des MC et FMC pour être à même de soutenir et suivre les activités des clubs.
Cela a corrigé un peu les faiblesses du système d’appui structurel aux clubs de paix Chez des
associations où les équipes dirigeantes ont récemment changé
5. Expansion du projet Amahoro Amani sur tout le territoire national chez l’ASB
Avant la formation, l’ASB comptait 119 Médiateurs communautaires répartis sur 12 régions
(sur les 17 couvertes par l’association). Depuis un certain temps l’Association recevait des
doléances des scouts d’extendre le projet dans les 5 autres provinces. A l’occasion, ASB a
formé 50 MC supplémentaires qui vont recruter des clubs de paix dans les provinces de
Kirundo, Ruyigi, Karusi, Mwaro et Muramvya.
6. Confirmation de certaines ressources - formateurs des associations à la suite du
travail de formation
A la fin de la formation et pendant la remise des certificats aux participants, certains
formateurs adjoints qui assuraient la formation ont été officiellement confirmés. Madame
MUSHIMIYIMANA Didacienne, a été la première femme rwandaise à recevoir de son
Commissaire Générale un foulard de Gilwell et les 3 bûchettes comme signe de Formatrice
Adjointe de l’Association.
La DSGGL réitère ses remerciements à la Fondation Mondiale du Scoutisme via la Projet
Messenger of Peace qui a appuyé financièrement les différentes formations.
Visite de rapprochement au peuple pygmée
Le village de Buyungule dans le groupement de Miti Territoire de Kabre au Sud-Kivu a été visité par des Médiateurs Communautaires, leurs Agents de Paix et quelques autres chefs scouts. C’était en date du 26 avril 2016 que ce village a été fréquenté. Une visite qui se distingue des autres de part son caractère de rapprochement entre couche de population. Elle avait pour objectif de rapprocher les peuples pygmées à d’autres, considérant que cette dernière constitue un des peuples vulnérables et souvent écartés des autres. Certains considèrent meme qu’ils sont marginalisés au sein de la communauté.
Le point de départ était la paroisse de Kavumu, dans le territoire de Kabare à 30 kilomètres de la ville de Bukavu. Les scouts, Ap et Mc ont mis à peu près une heure presque et demie de marche pour atteindre le lieu. Ce fut à pieds. Le village de Buyungule est voisin du Parc National de Kahuzi Biega, un site du patrimoine mondial.
Apportant un message de paix et d’espoir, 35 visiteurs composés des Médiateurs Communautaires, Agents de Paix, vieux et vielles scouts, un membre de l’équipe provinciale de l’Association des Scouts du Sud-Kivu venus de Bukavu et Kavumu, ont fait des échanges avec la population de ce village. Des chants de joie ont été scandés. Ce fut une joie immense de se rencontrer. Un match amical avec les jeunes et enfants de ce village a été joué.
De part les échanges réalisés, les jeunes agents de paix et autres scouts ont été émotionné de la vie que mène ce peuple. Un peuple qui est un peu amélioré physiquement et moralement par rapport à ceux de l’histoire car l’esprit primitif qui caractérisait les pygmées de l’époque commence à diminuer. « Nous nos faisions des préjugés sur les pygmées », s »exprime un jeune médiateur ébloui de joie de rencontrer pour sa première fois les premiers habitants de la RDC.
Un message de paix et d’espoir a été lancé à ce peuple. Le niveau de la vulnérabilité très accentuée a touché le fort intérieur des scouts à tel enseigne qu’il a été recommandé aux groupes scouts d’effectuer de temps en temps des visites d’apostolats, des Bonnes Actions en leur faveur.
Un vieux papa et une vielle femme se sont exprimé en disant que depuis qu’ils ont intégré ce village, c’est leur toute première mois de voir les scouts les rendre visite. Selon eux, d’autres groupes des Bantus n’ont pas l’habitude d’y arriver ou de les rapprocher. « Ils sont très contents de la présence des scouts dans ce village, visite qui ne doit pas être la dernière mais qu’il y ait d’autres de la sorte », encourage un responsable pygmée. Les scouts, les Médiateurs Communautaires qui habitent la ville doivent comprendre qu’il y a d’autres peuples loin de leurs villes et qui ont besoin de leur assistance soit moralement et matérielle ment. Ils ont tous besoin de notre affection.
Justin Shamamba
PAA/ASSK
Des microprojets des agents de paix pour préparer l’avenir des orphelins plus démunis
Dans le district scout du Lac Kivu basé à la Paroisse de Kivumu dans le territoire de Kabare, c’est là où se trouve le Club de paix dit « Référence pour la Paix et le Développement » dirigé par Abel KULONDWA. Depuis que le club a reçu une formation sur l’Auto prise en charge et mobilisation locale d’appui matériel et financier pour les activités des clubs, les agents de paix ont pris une résolution de titrer profit de l’expérience socio économique de la localité pour assurer la scolarité des orphelins les plus démunis. Cela se fait grâce aux petits revenus d’agriculture sur des lopins de terres où ils cultivent des choux et des ognons
Lors de leur descente d’évaluation de l’impact de la formation des AP et des MC sur la citoyenneté responsable, au cours du mois de février 2015, Justin Shamamba, le Permanent Amahoro Amani de l’ASSK accompagné de son Commissaire Provincial Egide KITUMAINI ont recueilli de bons témoignages sur cette intervention du club :
« Après la mort de mon père, je n’avais plus de quoi payer ma scolarité, j’étais chaque fois renvoyé de l’école faute de frais scolaires. Les produits vivriers récoltés de ces champs entretenus par le club m’ont aidé à payer mes études jusqu’au bout de l’année », soulignent courageusement un jeune bénéficiaire. L’argent tiré des récoltes m’a permis de décrocher le diplôme d’Etat car je n’étais plus chassé comme auparavant, continue-t-il. Je remercie le programme Amahoro Amani d’avoir songé à vulgariser le programme d’autonomisation des jeunes à travers des activités génératrices de revenus. »
Selon le responsable de la localité, le « Nyumba Kumi » de ce village qui est par ailleurs le père du médiateur communautaire du club visité, et qui a prête de l’espace de culture au club de paix, les habitants du village se réjouissent des actions des clubs de paix dans ce village : « à part les activité d’auto financement les Agents de paix parviennent même à remédier certains problèmes conflictuels liés aux éleveurs et agriculteurs »
Justin Shamamba
Permanent AA/ ASSK
Scouts et Guides des grands Lac pour une société plus égalitaires en matière du genre
Le quatrième objectif du plan opérationnel d’activités 2014 – 2015 de la DSGGL se donne de travailler à la question de l'égalité du genre afin de contribuer à la résolution de différents problèmes qui se réfèrent aux rôles non équitables et non égalitaires joués par les hommes et les femmes dans la société et dans les associations scoutes.
C’est dans cette optique que la DSGGL vient d’organiser à Kigali, du 17 au 18 avril 2015, un séminaire atelier régional sur la contribution du scoutisme / guidisme au changement positif dans le domaine de l’égalité du genre avec soi – même et dans la société.
Dans cet atelier qui a vu la participation de trois personnes par association dont le numéro 1 et le responsable chargé des ressources adultes, les participants ont été sensibilisés aux avantages qui découlent d’une réelle implication de la femme/Fille dans le processus de développement et de promotion de la paix durable.
Une évaluation à mi parcourt des actions et des engagements sur l’équilibre genre pris par les associations en 2014 a été faite par les participants tandis que leurs compétences en techniques de plaidoyer en matière du genre ont été renforcées. Plusieurs temps de travail en petits groupes ont permis aux participants d’échanger sur des thématiques spécifiques et entrevoir des solutions multiples. Enfin, dans la perspective d’une vision équitable pour les deux sexes, de nouveaux plans d’action pour la contribution du Scoutisme / Guidisme au changement positif dans le domaine de l’égalité du genre au niveau interne et externe des associations ont été établis.
D’une pierre deux coups, cette rencontre a été une bonne occasion pour la présidente du CODI de briefer les participants sur les perspectives de la DSGGL en 2016 – 2018. Elle a interpellé tout un chacun à une réelle appropriation des activités de la Dynamique pour contribuer réellement au changement positif vers un monde plus juste, plus égalitaires.
NSHEMEZIMANA Prosper, RPP/ DSGGL
La jeunesse des Grands Lacs autour de la question de manipulations identitaires
Dans les locaux de l’Hôtel Beau Lieu de Bukavu, Le Conseil des jeunes de la CEPGL en collaboration avec les Scouts du Sud Kivu en République Démocratique du Congo viennent d’organiser un dialogue transfrontalier autour de la manipulation identitaire dans la région des Grands Lacs. Le point de départ n’est qu’un constant amer : plus de deux décennies déjà , la région des Grands Lacs africains connaît de temps en temps des troubles et des guerres intestines dans lesquelles les jeunes sont instrumentalisés sur fond des stéréotypes et des « petites identités »
Au cours de ce dialogue qui a duré deux jours (du 2 au 3 Avril 2015) et qui a vu la participation de certains acteurs de la DSGGL / Amahoro Amani, les jeunes venant du Burundi, de l’Est de la RDC (Nord et sud Kivu) et du Rwanda, étaient invités à réfléchir et échanger à bâtons rompus sur ce qui a manqué pour développer une alternance d’un leadership intégrateur dans la région. Les échanges et les témoignages des participants autour de cette question de manipulations identitaires dans la région des Grands Lacs ont pris départ sur les exposés des consultants et sur les résultats d’une recherche, un film réalisé par RIO et APC, deux organisations appuyées par l’Interpeace qui travaillent à la prévention des conflits dans la région.
Au cours de ce dialogue, les apports des uns et des autres ont convergé sur le fait que la cohabitation entre habitants des Grands Lacs irait toujours de soi n’eût été l’action de certains politiciens qui ont toujours récupéré et exploité les différentes stéréotypes et identités aux fin de leur intérêts égoïstes.
Eclairés par les différentes présentations et échanges et conscients des dangers des manipulations identitaires, les participants ont formulé des déclarations et ont pris des engagements : Voici comment ils se sont exprimés
« Nous, Leaders des jeunes des Organisations de la société civile des Pays membres de la CEPGL, participant à l’atelier « Dialogue sur les stéréotypes et les manipulations identitaires dans la Région des Grands Lacs », déclarations être levés pour
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Résister contre les manipulations identitaires et autres formes de manipulations ;
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Promouvoir la culture de paix et de non violence et la gestion pacifique des conflits liés aux manipulations identitaires et stéréotypes ;
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Appeler les jeunes à un esprit d’écoute et de discernement à tout message ou discours de manipulation d’où qu’ils viennent,
Et Prenons l’engagement d’
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Organiser la restitution des travaux de cet atelier auprès de nos organisations respectives et dans nos diverses communautés ;
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Effectuer des visites d’amitié et d’échange d’expériences. »